Vous savez quand on dit que nos vies sont compartimentées, comme dans des boîtes? Pour moi, c'est simple, il y a deux boites. Dans la première, il y a moi, Xavier; les enfants, mon job, ma maison, nos familles, nos vacances, quelques intercalaires pour organiser ça, oui mais c'est la même grosse boite. Dans l'autre, il y a l'autre moi, celle qui est partie aux Etats-Unis il y a 20 ans, celle qui lit en anglais livres et magazines rien que pour avoir l'impression d'être là-bas, celle qui part toute seule, tous les 2 ou 3 ans,enfin, celle qui refuse de fermer cette boite une bonne fois pour toutes.
Cet été, j'ouvre les 2 boites. La première va rencontrer la deuxième, en Août, quand on va aller à Wilton tous ensemble et que les enfants vont découvrir ce que je cache depuis longtemps dans cette boite-là.
Quant à la deuxième, celle dans laquelle j'ai christallisé des tas de choses il y a 20 ans, je m'en vais la rouvrir le 18 juillet, à l'occasion de la réunion des anciens de Darien high School. Je m'envole toute seule avec un mélange de pur bonheur (Hello Anne, Noëlle, Rowena, Jen et tous les autres!) et de grande appréhension (ne vais-je pas me sentir dépaysée? N' y a -t-il pas eu trop d'années pour que je me sente encore bien avec ces gens-là? Ai-je encore ma place dans cette "class of 89'" ?). Je suis trop curieuse, et trop attachée à ce que j'ai vécu pour ne pas prendre ce risque . Peu importe qu'on ne s'étende pas sur nos 20 dernières années (d'ailleurs pour moi, on a tous encore 18 ans, pas d'enfants, pas mariés, pas de métier).
Je ne vous promets pas qu'au moment de revoir mes amis, je ne vais pas avoir les jambes qui tremblent et l'envie de rentrer à la maison. Timidité, émotion, c'est tout moi. Ce qui compte, c'est que le temps d'un week end de retrouvailles, je puisse me dire: oui, I belong. Et la boite restera ouverte.
Je nage dans le bonheur, mais je le dois à des personnes qui m'aident à entretenir ces rêves. Merci mon Xavier qui sait si bien combien c'est important pour moi, et merci Diana ...pour les mêmes raisons.
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