mardi 22 janvier 2013

Hokusai

Il y avait longtemps que j'avais envie de faire de la gravure avec mes élèves, le problème étant de trouver le sujet et le bon matériel.  Le sujet, c'était facile, mais le matériel, ça n'a pas été le bon choix.  
Bon, on apprend de ses erreurs, la prochaine fois, je ferai autrement.

Après avoir bien regardé "la vague" de Hokusai, que mes élèves ont nommée "le tsunami infini de la mort", nous avons décortiqué l'oeuvre et la technique de l'estampe.  Tout comme avec la nature morte, j'ai eu ma dose de rire intérieur, mais que voulez-vous, ils sont vraiment irrésistibles avec leurs commentaires.  





De retour en classe, au travail les apprentis graveurs!  Armés de leurs stylets  (leur stylo), ils ont interprété "la grande vague", avec comme contrainte, d'intégrer le mont Fuji, et 2 vagues, une devant, et une énorme  (le tsunami infini de la mort) derrière.  Tout ça sur un carré de polystyrène qui couine, qui craque et qui envoie des milliers de petites billes partout.

Super maîtresse est allée chercher l'aspirateur de l'école pour aspirer toutes les micro billes de polystyrène que les graveurs enlevaient.  Car oui, l'estampe se pratique sur du polystyrène chez nous.  Ça colle partout, c'est électrostatique, bref, une horreur.

Puis on a encré les plaques et pressé une feuille blanche sur le tout.
Un peu déçus du résultats dans l'ensemble.  Je crois que le polystyrène n'était pas assez compact, je vais réfléchir à un autre support. 

on grave le polystyrène avec un stylo






il est temps d'encrer la plaque avec le rouleau!



Il faut bien en mettre partout

prêt à imprimer!




Ta ta!

Mais tous ont adoré, y comprit maîtresse avec sa blouse et son aspirateur.  Et je ne m'avoue pas vaincue, j'ai d'autres projets en tête, sans aspirateur.

mardi 15 janvier 2013

Notan designs

C'était facile, tout prêt, dans une boite poussiéreuse au-dessus de mon armoire.  Ça dormait mais ce n'était pas abandonné.  Ça ressort régulièrement avec un nouvel éclairage, un petit twist en plus.  J'ai donc rouvert la boite de l'Asie, un thème que toutes les bonnes maîtresses connaissent bien.
Motif Notan

Ça ouvre un peu l'esprit des élèves de cette école si peu cosmopolite.
Car, à la question  "A quoi ressemblent les asiatiques?",et après quelques haussements d'épaules,  j'ai eu une ou deux tentatives de description tendant plutôt vers l'Afrique.  
Les amis, il faut agir.
A l'attaque. Pas évident de sortir des clichés sur le costume et l'alimentation, il faut dire que la littérature de jeunesse en regorge.

Pour commencer, nous avons surtout évoqué le Japon, et réalisé des motifs Notan, qui expriment l'équilibre entre le noir et le blanc.   Bah dis-donc, on a décortiqué ça avant de se lancer et certains m'ont vraiment étonnée.  

Et puis aujourd'hui, on a joué à l'école chinoise, on a appris nos prénoms en chinois.    Au pinceau, à l'encre, et ça c'était pas de la tarte.

Heureusement qu'ils ne sont que 18.

Faut faire des exercices en chinois
Ah, non, au fait ,  c'est 20  ,car me voilà avec 2 élèves de plus jusqu'au 8 février:  Endgy  (Angie? Non non, Endgy), et Leeroy  (on le connait celui-là, il est déjà venu en Septembre), un sacré coquin qui lance des bouts de gommes à travers la classe.   Ce sont les forains qui s'installent quelques temps.

C'est donc 3 niveaux différents que j'ai maintenant.  



Mais pour le chinois aujourd'hui, c'était tout pareil.  Et oui, des fois que vous vous demanderiez, il existe une traduction chinoise pour Endgy et Leeroy.

samedi 12 janvier 2013

hors-la-loi, un peu je crois

C'est l'hiver.   Etrangement, je n'ai pas grand chose à raconter.  Je passe mes weekends sur mon canapé devant le feu avec mon Kindle, que Xavier m'a offert à Noël et que j'adore.
Je suis en train de lire un bouquin téléchargé gratuitement qui me fait rigoler.  Ça s'appelle "Learn me good" et ça raconte l'histoire d'un gars qui a été licencié de son entreprise de pompes à chaleur et qui est devenu...instit en CE2, au Texas. 
 Histoire vraie, sûrement un peu embellie pour la rendre plus croustillante, mais quand même... Me voilà sur mon canapé, tranquille, c'est l'hiver et ça me renvoie à ma propre classe.

Et comme je n'ai rien à raconter de particulier, je vais vous parler de ma classe.  C'est une sacrée classe que j'ai cette année.  En 15 ans d'enseignement, j'en ai pas eu comme ça.   14 CE1, 4 CE2, oui ça ne fait que 18, mais je l'ai tellement braillé que j'en avais que 18 que tout le monde le sait.  Et puis, occasionnellement, une gastro, une varicelle, une grippe, on tombe vite à 16.   16, c'est presque illegal...

Le matin en classe, je ne les entends pas.  A 9h, je lève le nez de mes petites affaires, ils sont déjà au travail, depuis 8h 30, tout seuls, parce qu'ils savent ce qu'ils ont à faire.  Je ne suis pas sûre d'avoir besoin d'être là, tout est auto-géré: la date, la cantine, les devoirs à copier, le plan de travail en autonomie, pppfff  incroyable, il faut le voir pour le croire.   Un chuchotement?  Je me permets de dire  "tttttttt, il y a un peu trop de bruit je trouve"  (faut bien que je leur rappelle qui c'est le chef).  On corrige un exercice?  Je me retourne vers eux, ils ont déjà le stylo vert en l'air pour montrer qu'ils sont prêts.  Je ne vous parle même pas des corrections, tout va si vite.  


Je ne suis pas née de la dernière pluie.  J'ai suffisamment de bouteille pour savoir que ce que je vis cette année, ce n'est pas NORMAL.     

L'hiver peut être long, ce n'est pas grave, je voudrais que cette année scolaire ne finisse jamais.  Je lorgne un peu du côté des CP  que j'aurai l'an prochain, et ça ne me dis rien de bon.   

J'essaie de ne pas m'habituer.
Je me sens un peu hors-la-loi cette année.