jeudi 21 février 2013

Jim Dine : les coeurs pour TOUS

Jim Dine pour tous


Connaissez-vous Jim dine?  Moi oui.  Enfin, je connais ses oeuvres et je sais que c'est le peintre préféré des filles.   La plupart de ses tableaux sont peuplés de coeurs colorés, dégoulinant de couleurs.  






 Ce qui peut paraître difficile quand on travaille sur Jim Dine, c'est entraîner les garçons sur un terrain qu'ils n'aiment pas du tout. 
Mais une fois qu'on a oublié le sujet central de ce travail, on obtient de belles choses, avec des essais de batik sur papier froissé et de mélanges en tout genre.  Et les garçons sont épatants  (après avoir dépassé le dégoût de la première étape: dessiner LE coeur).

 Il faut rester mesuré dans les compliments car ils le prennent très mal.  
J'aime bien les bousculer un peu.





samedi 16 février 2013

Plume avait mal au doigt

De retour pour les vacances scolaires, voilà Charlotte qui rapporte une petite création.
Voici donc "Plume avait mal au doigt", stop motion d'après un poème d'Henri Michaux.
Ça bricole dur à la MANAA d'Angoulême. Et ceci n'est qu'une infime partie de la variété de créations qui en sortent.


dimanche 3 février 2013

baleine, baleine

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire, et nous sommes allés à Angoulême au festival de la BD. C'était aussi un prétexte pour voir Charlotte qui revenait de Paris hier.

A vrai dire, je ne suis pas très BD.   J'ai du mal à entrer dedans, j'ai du mal à accepter que ce soit une forme de littérature noble.  J'ai bien dû m'y faire quand ma bataille avec Martin pour lui faire lire autre chose s'est avérée perdue (pour moi).   

Bon, je ne dirais pas que j'ai adoré tout ce que j'ai vu, mais, mon dieu, quel monde étrange!  Quelle diversité dans le dessin, la forme, les couleurs, les techniques!  Sujets farfelus parfois,  tous les domaines sont représentés, l'histoire, le témoignage, l'humour, le documentaire, la politique, la poésie, incroyable.  

Et puis moi j'ai adoré voir les auteurs au travail, comme je les envie.

Au détour d'un stand, je suis tombée amoureuse d'un Pinocchio Franco-Japonais, alors je l'ai acheté, et son auteur, Tomonori Tanaguchi m'a fait un petit crobard avec....à ma demande je dois dire, une baleine.



Le texte est en français ET en Japonais

Baleine, baleine, voyons donc... quelqu'un complotait dur depuis décembre.   
La récidive de Martin.
Une autre petite animation, spéciale pour moi, avec le bruit de notre satanée nationale 10, des musiciens et donc, une bonne grosse baleine.
Dois-je chercher un lien entre tout ça?

mardi 22 janvier 2013

Hokusai

Il y avait longtemps que j'avais envie de faire de la gravure avec mes élèves, le problème étant de trouver le sujet et le bon matériel.  Le sujet, c'était facile, mais le matériel, ça n'a pas été le bon choix.  
Bon, on apprend de ses erreurs, la prochaine fois, je ferai autrement.

Après avoir bien regardé "la vague" de Hokusai, que mes élèves ont nommée "le tsunami infini de la mort", nous avons décortiqué l'oeuvre et la technique de l'estampe.  Tout comme avec la nature morte, j'ai eu ma dose de rire intérieur, mais que voulez-vous, ils sont vraiment irrésistibles avec leurs commentaires.  





De retour en classe, au travail les apprentis graveurs!  Armés de leurs stylets  (leur stylo), ils ont interprété "la grande vague", avec comme contrainte, d'intégrer le mont Fuji, et 2 vagues, une devant, et une énorme  (le tsunami infini de la mort) derrière.  Tout ça sur un carré de polystyrène qui couine, qui craque et qui envoie des milliers de petites billes partout.

Super maîtresse est allée chercher l'aspirateur de l'école pour aspirer toutes les micro billes de polystyrène que les graveurs enlevaient.  Car oui, l'estampe se pratique sur du polystyrène chez nous.  Ça colle partout, c'est électrostatique, bref, une horreur.

Puis on a encré les plaques et pressé une feuille blanche sur le tout.
Un peu déçus du résultats dans l'ensemble.  Je crois que le polystyrène n'était pas assez compact, je vais réfléchir à un autre support. 

on grave le polystyrène avec un stylo






il est temps d'encrer la plaque avec le rouleau!



Il faut bien en mettre partout

prêt à imprimer!




Ta ta!

Mais tous ont adoré, y comprit maîtresse avec sa blouse et son aspirateur.  Et je ne m'avoue pas vaincue, j'ai d'autres projets en tête, sans aspirateur.

mardi 15 janvier 2013

Notan designs

C'était facile, tout prêt, dans une boite poussiéreuse au-dessus de mon armoire.  Ça dormait mais ce n'était pas abandonné.  Ça ressort régulièrement avec un nouvel éclairage, un petit twist en plus.  J'ai donc rouvert la boite de l'Asie, un thème que toutes les bonnes maîtresses connaissent bien.
Motif Notan

Ça ouvre un peu l'esprit des élèves de cette école si peu cosmopolite.
Car, à la question  "A quoi ressemblent les asiatiques?",et après quelques haussements d'épaules,  j'ai eu une ou deux tentatives de description tendant plutôt vers l'Afrique.  
Les amis, il faut agir.
A l'attaque. Pas évident de sortir des clichés sur le costume et l'alimentation, il faut dire que la littérature de jeunesse en regorge.

Pour commencer, nous avons surtout évoqué le Japon, et réalisé des motifs Notan, qui expriment l'équilibre entre le noir et le blanc.   Bah dis-donc, on a décortiqué ça avant de se lancer et certains m'ont vraiment étonnée.  

Et puis aujourd'hui, on a joué à l'école chinoise, on a appris nos prénoms en chinois.    Au pinceau, à l'encre, et ça c'était pas de la tarte.

Heureusement qu'ils ne sont que 18.

Faut faire des exercices en chinois
Ah, non, au fait ,  c'est 20  ,car me voilà avec 2 élèves de plus jusqu'au 8 février:  Endgy  (Angie? Non non, Endgy), et Leeroy  (on le connait celui-là, il est déjà venu en Septembre), un sacré coquin qui lance des bouts de gommes à travers la classe.   Ce sont les forains qui s'installent quelques temps.

C'est donc 3 niveaux différents que j'ai maintenant.  



Mais pour le chinois aujourd'hui, c'était tout pareil.  Et oui, des fois que vous vous demanderiez, il existe une traduction chinoise pour Endgy et Leeroy.

samedi 12 janvier 2013

hors-la-loi, un peu je crois

C'est l'hiver.   Etrangement, je n'ai pas grand chose à raconter.  Je passe mes weekends sur mon canapé devant le feu avec mon Kindle, que Xavier m'a offert à Noël et que j'adore.
Je suis en train de lire un bouquin téléchargé gratuitement qui me fait rigoler.  Ça s'appelle "Learn me good" et ça raconte l'histoire d'un gars qui a été licencié de son entreprise de pompes à chaleur et qui est devenu...instit en CE2, au Texas. 
 Histoire vraie, sûrement un peu embellie pour la rendre plus croustillante, mais quand même... Me voilà sur mon canapé, tranquille, c'est l'hiver et ça me renvoie à ma propre classe.

Et comme je n'ai rien à raconter de particulier, je vais vous parler de ma classe.  C'est une sacrée classe que j'ai cette année.  En 15 ans d'enseignement, j'en ai pas eu comme ça.   14 CE1, 4 CE2, oui ça ne fait que 18, mais je l'ai tellement braillé que j'en avais que 18 que tout le monde le sait.  Et puis, occasionnellement, une gastro, une varicelle, une grippe, on tombe vite à 16.   16, c'est presque illegal...

Le matin en classe, je ne les entends pas.  A 9h, je lève le nez de mes petites affaires, ils sont déjà au travail, depuis 8h 30, tout seuls, parce qu'ils savent ce qu'ils ont à faire.  Je ne suis pas sûre d'avoir besoin d'être là, tout est auto-géré: la date, la cantine, les devoirs à copier, le plan de travail en autonomie, pppfff  incroyable, il faut le voir pour le croire.   Un chuchotement?  Je me permets de dire  "tttttttt, il y a un peu trop de bruit je trouve"  (faut bien que je leur rappelle qui c'est le chef).  On corrige un exercice?  Je me retourne vers eux, ils ont déjà le stylo vert en l'air pour montrer qu'ils sont prêts.  Je ne vous parle même pas des corrections, tout va si vite.  


Je ne suis pas née de la dernière pluie.  J'ai suffisamment de bouteille pour savoir que ce que je vis cette année, ce n'est pas NORMAL.     

L'hiver peut être long, ce n'est pas grave, je voudrais que cette année scolaire ne finisse jamais.  Je lorgne un peu du côté des CP  que j'aurai l'an prochain, et ça ne me dis rien de bon.   

J'essaie de ne pas m'habituer.
Je me sens un peu hors-la-loi cette année.     




dimanche 30 décembre 2012

looking back...and forward

Alors qu'on s'apprête à tourner la page de 2012, comment ne pas avoir de sentiments très mélangés.

Les moments heureux ont été aussitôt rembarrés par des évènements tragiques, les réussites personnelles assombries par des situations sans issues.  Des projets tombent à l'eau  et on retrouve le plaisir de faire son métier.  Les enfants grandissent et nous quittent.

C'est une année pleine d'extrêmes et finalement assez difficile qui s'achève.

Dans quelle direction faut-il regarder en 2013?  Les regrets?  Les rêves?  Voyons voir...


certains regardent en haut

D'autres sur le côté
Oui,  moi je ferais bien mieux de regarder devant.





Mais c'est sûrement devant qu'il faut regarder!  

mercredi 26 décembre 2012

Noël à l'écran

On avait tout vu, ou presque.
Cette année, Xavier et moi avons reçu un cadeau virtuel.  Une clé USB dans une enveloppe avec écrit dessus "joyeux noël papa et maman".  Martin.
Regardez bien la petite bouche qui s'anime pour chanter "Let it snow"!  Des heures de travail.

Je me demande bien ce que les prochains Noël vont apporter.

Ça promet.

vendredi 21 décembre 2012

Je crois qu'on y est

Je ne sais pas pourquoi cette année, j'y suis pas.
Pourtant tout est prêt ou presque.  Le sapin est mis, les guirlandes ultra kitsch clignotent de partout chez nous. Pour couronner le tout il tombe des trombes d'eau depuis 15 jours.  Il fait doux.  
Noël?  Heureusement qu'il y a un calendrier pour le dire.

Il aura fallu qu'un petit lutin apparaisse dans la cour de l'école et gambade parmi les autres enfants entre deux averses pour que je réalise enfin.

C'était irrésistible, je l'ai prise en photo.  Sacrés parents...

jeudi 20 décembre 2012

ferme la porte du préau!

Pas facile de plonger dans les délices de Noël avec les évènements de ces derniers jours.  Il y a une espèce de tristesse en moi et j'espère que le noël que nous aimons tant va alléger un peu tout ça.    
Quelle chance j'ai de retrouver chaque année une famille si unie, toujours plus nombreuse, autour de nos parents en bonne santé.


les élèves de ma classe préparent Noël
Lundi dernier,  j'avais tellement envie de revoir mes élèves en retournant à l'école après la tuerie de Sandy Hook.   Quand ils se sont rangés sous le préau comme tous les matins, tout souriants, et que j'ai demandé comme d'habitude à un élève de fermer la porte du préau derrière lui, j'ai réalisé dans quelle insouciance nous vivions, nous, en France, ou peut-être seulement ici à la campagne.

Je n'ai jamais eu peur que quelqu'un vienne faire du mal aux enfants de l'école, ma porte de classe est toujours ouverte, la porte du préau est en carton-pâte, la grille de la cour juste poussée.   On n'a jamais imaginé qu'il pourrait se passer quelque chose de tragique.  Est-ce qu'on prend des risques?  Sommes-nous inconscients?  Mais comment peut-on apprendre en vivant dans la peur d'un tueur fou?   

Alors on continuera de fermer la porte du préau tous les jours,et on restera dans cette merveilleuse insouciance qui permet aux enfants de s'épanouir.  Pas de portiques de sécurité, pas de cadenas, pas de porte blindée, pas de policier armé.  
On n'a pas peur.  
Fermer la porte du préau, pour nous, c'est juste une façon d' éviter les courants d'air .  Rien d'autre.  Et ça restera ainsi longtemps j'espère.

A la veille des vacances de Noël, je pense à tout ça, à toutes ces familles qui ne seront pas "au complet" pour Noël, à mes chers cousins, à tous ces gens de Newton, à tous ces enfants qui n'iront plus jamais à l'école sans avoir peur.