mercredi 27 avril 2016

le ballet







Première étape de notre voyage à Newton, l'école Mason Rice où nous arrivons au moment de l'accueil.  On croise, comme chez nous des papas et des mamans pressés qui amènent leurs enfants.
Petite surprise à l'entrée, une annonce faite dans le haut parleur de l'école nous souhaite la bienvenue, à nous, les enseignantes françaises.  
Et puis on nous emmène dans une classe de CP, dans laquelle les élèves vaquent à leurs occupations de l'accueil: certains jouent, d'autres font des fiches, d'autres ont des casques sur les oreilles et manipulent des Ipads.  Et puis il y a l'enseignant, un grand et beau gars en cravate et en chaussettes à rayures qui, d'un geste rassemble ses petits pour le Morning meeting.  

On assiste alors, bouche bée, à une sorte de ballet, parfaitement maitrisé de ce que moi j'essaie de faire tous les matins avec mes 26 élèves mais qui ne se passe pas du tout aussi bien.
En rond, les enfants sont invités à se lever un par un et à venir saluer la classe en faisant un petit pas de danse.  Même le petit bonhomme en fauteuil roulant avance au centre du cercle et remue ses bras en disant "good morning class 4!.  Puis c'est à l'enseignant de saluer sa classe et de se mettre à danser devant nos yeux éberlués.  Les enfants rigolent, puis retour au calme, immédiatement.  
C'est maintenant le moment du message sur le tableau:  "pensez-vous que le lait au chocolat est meilleur pour la santé que le lait nature?".  La question est posée, et l'enseignant demande aux enfants de réfléchir seul à ce qu'ils vont dire.  Puis d'un geste imperceptible, il demande aux enfants de se tourner vers leur partenaire, celui qui est assis juste à côté de lui, et ils se mettent à discuter et à expliquer leur point de vue  (et pas du match d'hier ou de ce qu'on mange à midi).  Enfin, les voilà qui se remettent en cercle et chacun leur tour, ils expliquent leur point de vue.  Ils ARGUMENTENT et ils ne sont qu'au CP.  Mazette.  Aucun n'a coupé la parole.  Aucun n'a crié  (moi, ils crient), aucun n'a parlé en même temps qu'un autre.  Je pense que je vais défaillir devant tant de discipline.  Finalement, le maître reprend tout ce qui vient d'être dit et résume ce qui vient d'être dit.
Et nous, on est là, assise, et on pleure.  D'envie.  D'être dans cette classe et d'avoir ce maitre aux chaussettes rayées comme copain.  Ou comme enseignant.
Puis le festival continue, une leçon de lecture, etc et nous on est invitées à sortir pour aller voir d'autres classes. 
On discute ensuite avec le directeur de l'école  (avec sa cravate pédagogique décorée de stylos et de cahiers), puis avec deux jeunes enseignantes qui prennent sur leur temps  (pendant que leurs élèves sont en arts plastiques avec un prof dédié à cette matière) pour discuter avec nous.
Et pour finir, à moins que ma mémoire ne m'embrouille et que ce ne soit dans une autre école, on assiste à la visite d'un auteur de roman pour la jeunesse qui échange avec 2 classes de CE2 dans la bibliothèque de l'école.   

Cette première école nous a conquises. On y serait bien restée.  

Mais nous voilà repartie vers une autre école!  


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