mercredi 2 avril 2014

plus tard

Ce matin pendant l'atelier d'écriture qui nous donne tant de mal, la rédactrice de "bavard", texte publié sur ce blog, me remet sa dernière mouture.  
Que je vous livre sans détour, et sans correction.

La même qui écrivait la semaine dernière que le bavardage énervait la maîtresse m'avoue ainsi que c'est le métier de ses rêves.

Que pourrais-je lui répondre...
Tu sais,être maîtresse, je n'en avais jamais rêvé quand j'étais petite.  Bien sûr, on jouait avec ma copine, il y avait des peluches assises, des mauvais élèves toujours punis, des élèves modèles, des corrections imaginaires, les premiers tableaux velledas sur la porte de nos chambres.  Et puis je suis devenue maîtresse, et j'aime bien ça.

J'ai souvent l'impression, encore aujourd'hui, de jouer à la maîtresse. Vous ne le voyez pas? J'enfile mon costume le matin, j'emporte mon cartable (souvent vide) pour faire plus vrai. Je sors mon stylo rouge.  J'adore écrire au tableau, comme vous.


Je surjoue la colère, les compliments, les encouragements, je fais semblant de ne pas voir certaines petites bêtises pour ne pas en faire tout un plat, voyons, n'était-ce pas hier que j'étais à votre place?   
J'aime bien vous retrouver chaque jour, j'aime bien inventer pour vous, raconter des histoires, vous parler en anglais.  J'aime bien penser à l'année suivante avant même la fin de celle en cours.
Mais c'est si dur aussi.
Parfois, je ne sais pas comment résoudre les petits et grands soucis de la classe.  Je cogite toute la nuit!  Souvent j'ai envie de baisser les bras, d'être méchante, de vous secouer, de vous dire que je ne vous supporte plus, j'ai envie de tourner les talons, de lever le menton d'un air hautain et de vous dire "puisque c'est comme ça, je m'en vais".
Et puis un petit bouquet de pâquerettes tout froissé arrive sur mon bureau, et on repart.

En tout cas, je dois pas trop mal réussir comme maitresse à tes yeux, pour te donner envie de faire ce métier.



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