mercredi 2 février 2011

bien sûr que non





Sorry for the long silence.

J'ai eu beaucoup de choses en tête ces jours-ci. Et comme je ne veux pas faire de ce blog le déversoir de mes états d'âme, je ne vous dirai rien du tout.
Ce soir, en allant corriger quelques cahiers à l'école pendant que Charlotte était à l'école de conduite, je me suis retrouvée dans le noir. 19h, un silence jamais entendu à l'école. Une pénombre angoissante. Devant ma table de travail, autour des piles de cahiers, il y avait pourtant du monde. Tout un tas de monde, et je me suis mise à jouer.
J'ai joué avec notre cirque miniature en construction, les petites têtes grimaçantes aux cheveux de laine et aux robes de feutrine. Je les ai fait entrer en piste, assortis, assis, debout, je leur ai tiré le portrait, juste comme ça.
Loin des bruits de la classe, avec les difficultés de cette année, les déceptions, les frustrations, j'ai dû rigoler, toute seule, dans l'école plongée dans le noir.

Demain j'ai 40 ans et jamais, jamais je n'aurais imaginé que je serais ce que je suis. Quand j'étais petite, 40 ans, c'était l'âge de ma maman. Je pensais qu'à 40 ans, on avait tout compris de la vie, qu'on avait toutes les réponses, qu'on avait plus peur du noir le soir, plus peur du téléphone, qu'on ne rigolait plus comme des gamins avec son meilleur ami, qu'on était enfin devenus sérieux, qu'on savait qui on était, que toutes les ambitions de notre adolescence étaient enfin atteintes ou complètement enterrées. Je pensais que les gens me regarderaient comme une dame. Je pensais que la vie aurait stagné dans son sommet, que je n'aurai plus rien à construire, que je n'aurais plus qu'à m'asseoir et à contempler: mes enfants, ma maison, mon métier. En fait, j'ai longtemps pensé qu'à 40 ans, une vie , "d'avant" se terminait, et qu'une autre vie commençait. Une vie d'adulte quoi. J'imaginais même que j'aurais encore grandi.

Bien sûr que non.
Mais ça fait drôle d'avoir 40 ans.

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