mercredi 25 juillet 2018

Responsive classroom: jour 1

Fébrile, mais pas tant que ça, je pousse la porte de l'ecole Peck Slip à New York ce matin. Mon arrivée hier soir m'a plongée dans un océan d'anxiété, avec un vol retardé de presque 3 heures qui arrive à JFK à 23h30, un métro désert qui m'a poussée à serrer mon petit sac à main rouge un peu plus fort que de raison, et pour couronner le tout, ma réservation d'hotel introuvable par le gars de l'accueil.  Tout ça à 3h du matin, 9h heure française. Aprés une heure de tergiversations, Dean, le mec de l'hotel, me trouve ma chambre.  Je m'effondre 2 petites heures avant le grand saut.
Alors l'anxiété, non, je me suis levée prête à embrasser ce qui s'ouvre à moi.


Une centaine de participants sont déjà présents, l'équipe se présente et on s'echauffe un peu: "qui est enseignant à New York?", plein de gens se lèvent en disant "just like me!",  "qui vient d'un autre état?" , même chose, et après quelques autres questions "qui enseigne ailleurs qu'aux Etats-Unis"? " me!". Tout le monde se tourne vers moi, je suis la star de l'instant, on me demande d'où je viens, et quand je dis de France, ils n'en croient pas leurs oreilles.

Ainsi commence pour moi cette incroyable aventure que j'ai souhaitée avec tant d'ardeur.

Kristen.
Nous sommes répartis en groupes d'une vingtaine. Notre animatrice est une enseignante au charme fou. Je veux être comme elle. La manière dont elle s'exprime, la justesse de son propos, le ton de sa voix, tout y est, c'est l'incarnation de la dimension "teacher language" de Responsive classroom. Je prends conscience de l'importance de nos mots, de notre intonation.

Partner and table talk. Et Energizers.
La journée se déroule avec une alternance de réflexion sur nos pratiques et de moments d'échanges (chronométrés, et marqués par un carillon) avec notre partenaire (qui a changé plusieurs fois) ou notre table. Les instits présents sont incroyablement investis dans ces discussions, on ne dérive pas sur d'autres sujets, c'est très constructif.
Et puis, on s'amuse, en pratiquant des jeux appelés energizers, qui permettent de recharger les batteries.

Au dejeuner, je rencontre Kevin Scott, un instit que je suis sur Instagram, je n'en reviens pas, je mange avec une célébrité!

Yardsticks.
L'après midi est consacrée à la connaissance du développement de l'enfant selon son âge. On travaille avec un bouquin que j'ai dejà à la maison et qui décrit parfaitement ce qu'on peut attendre d'un enfant de tel âge.  On fait des affiches. C'est passionnant.



Un gros travail aussi sur l'élaboration des règles de vie, et sur le modelage (gros sujet au programme demain).

Ce que je retiens aujourd'hui, en vrac, et de manière non exhaustive.
L'importance de faire parler les enfants entre eux.
La prise en compte de la spécificité de chaque âge.
Les 3 besoins fondamentaux des élèves: avoir le sentiment d'appartenance à un groupe, faire sens de ce qu'ils apprennent et, apprendre en s'amusant, bougeant, partageant.

Et sur moi-même?
J'ai retrouvé "mes" Etats-Unis. Mais je n'oublie pas que je suis moi, le caméléon, capable de se fondre dans le paysage.  Vous savez bien que j'adore être loin pour mieux rentrer, être loin pour regarder ma petite vie de rien du tout par le petit bout de la lorgnette. Et vous savez quoi aussi?  Il y a 30 ans exactement, je partais aux Etats-Unis. Et voilà où ça m'a menée.



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