vendredi 27 juin 2014

La classe au quotidien: the Daily 5

Aujourd'hui, je vais vous parler de pratique de classe.  Ca pourrait intéresser des collègues lecteurs de ce blog, parce que pour moi, ça a vraiment changé beaucoup de choses dans ma classe.
Cette année j'ai mis en place le sytème de gestion de classe qu'on appelle en français "Les 5 au quotidien" ou en anglais (car c'est américain) "The daily 5".
En gros, tous les jours, les enfants choisissent une forme de lecture ou d'écriture: lecture à soi, lecture à deux, écouter une histoire, écrire ou travailler sur les mots.  Chaque atelier est CHOISI une seule fois par semaine  (normalement on fait les 5 tous les jours, mais en France, avec nos programmes, c'est trop) et à la fin de la semaine, tous les élèves ont fait tous les ateliers.
Le principe de réussite repose sur le fait que si l'enfant choisit ce qu'il va faire, il s'y engage plus.  Mouais.
C'est de la belle théorie, parce qu'il faut quand même batailler un peu pour certains pour les mettre au boulot.
Bref, ne me lancez pas sur ce sujet, surtout cette année. 

Chaque enfant à une boite à livres remplie de livres choisis à leur niveau  (mais là encore, c'est pas gagné), et quand chacun part dans son coin pour lire il emporte sa boite à livres.
On commence par lire seul, 1 minute, puis 2 le lendemain, puis 3 puis aussi longtemps qu'on peut.

Aujourd'hui, ils on tenu au moins 30 minutes.  30 MINUTES!  

Ce qui me laisse le temps de m'occuper de tous ceux qui ont besoin de moi.  Je me mets à la table au fond de la classe et j'en ai un à ma droite qui écrit un texte, un à ma gauche qui fini ses maths, puis j'appelle un petit groupe de CP pour retravailler un texte.

Ce "Daily 5" a changé ma journée de classe.  J'ai des preuves.  Regardez ces photos prises ce matin.

ça, c'est l'atelier préféré: le centre d'écoute:  on se met le casque sur les oreilles et on tourne les pages.

La lecture à 2:  On adore aussi: chacun lit un bout de texte.

Quand les meilleurs lecteurs lisent avec ceux qui ont du mal.


Moi j'ai encore besoin de travailler sur mes lettres pour former des mots

C'est le moment d'écrire des textes personnels

Aujourd'hui, nous les CP, on recopie notre texte sur l'île d'Aix

Moi, je préfère la "lecture à soi", je reste tranquille toute seule.
A tous les instits qui cherchent un moyen de différencier et de rendre les enfants autonomes, je recommande "les 5 au quotidien", un livre traduit dont j'ai déjà parlé dans cet article.  Il faut aussi lire "the CAFE book".

Bientôt je vous parlerai des maths.   Je suis en pleine investigation.  Je déteste enseigner les maths.  J'ai toujours détesté les maths  (7/20 au bac) .   Mais je suis en train de lire un bouquin qui va peut-être me les faire aimer.      
Alors là, j'aimerais bien voir ça.

mercredi 25 juin 2014

David Hockney

Pour finir cette (petite) année en arts plastiques et m'aider à voir l'activité piscine plus positivement, nous avons travaillé sur l'artiste David Hockney, qui lui, adorait les piscines.   
David Hockney
Nous avons décortiqué les oeuvres et réfléchi à notre image sous l'eau, nos cheveux, nos corps, nos tenues.  Puis nous avons observé la surface de l'eau, ses vaguelettes, sa couleur, sa transparence.   
Et plouf, ils ont sauté avec délice dans l'activité, pas sans mal pour certain vous vous en doutez:  des corps sans cou, sans pied, des bras sans coude de 2 cm de long, et la litanie des "J'arriiiiiiiive pas à faire le maillot de bain!".   

Mais moi, j'ai bien rigolé à les voir se représenter sous l'eau, certain tout maigres, d'autres tous gros et la thérapie a marché pour moi:  Nous allons à la piscine sous le soleil de juin qui nous a tant manqué l'an passé et leurs petites têtes réjouies me disent qu'on est bien mieux là qu'en classe.









jeudi 12 juin 2014

voilà juin

Juin.   Ah bah quand même.

Cette drôle d'année scolaire tire à sa fin. 
Difficile parce qu'elle m'a donné du fil à retordre et posé des questions auxquelles je n'ai toujours pas répondu.   
Intéressante aussi parce que j'ai fait de nouvelles découvertes et mis en place des trucs qui MARCHENT.    Mais j'ai été freinée dans mon élan par des enfants aux difficultés insurmontables. Et là, bah, plus rien ne marche vraiment.  D'où les questions.

Je me rends compte que je m'éloigne un peu de ce blog et ça m'embête parce que j'aime bien raconter des histoires.   Des histoires, j'en ai plein, trop sans doute, et pas que des belles avec des photos.   J'ai dû arrêter presque totalement les arts plastiques à cause d'un engagement intense dans un spectacle musical "Pantin Pantine" magnifique mais très difficile sur le plan musical.  Alors c'est répétitions à longueur de semaine.  Le spectacle sera donné à Sanxay dans le théâtre antique avec des musiciens et tout et tout.   
Et puis bien sûr, il y a la piscine qui nous prend 2 après-midi par semaine, et les sorties , l'île d'Aix, la ferme, l'école d'autrefois à la Tournivelle.   
Ainsi va la vie à l'école et c'est enrichissant.  



Vous vous demandez sans doute pourquoi je vous raconte tout ça alors que je vous balance en pleine face la couverture de cet album qui n'a rien à voir avec le reste?

C'est que dans ma hâte de voir se terminer cette année aux allures de descente en apnée (surtout avec mes 15 CE1), je me projette déjà dans l'été, et dans l'année prochaine.  
 Je crois bien que je vais ressortir Biscotte Mulotte des cartons et l'envoyer faire un tour de l'autre côté de l'atlantique.   
   

En éclaireurs, nous irons préparer le terrain là-bas, cet été,  et ça ça me réjouit plus que tout.  


Je crois que je ne fais bien que ce que j'aime et ce qui me fait plaisir.  Et cette année, je n'ai pas trouvé cela dans mes projets.  Oh, voyons, je ne dois pas oublier que mes 6 petits gars de CP ont sauvé mon année.   

Je vais essayer de raviver ce blog en cette fin d'année, pour ne pas vous perdre, chers lecteurs.  J'ai bien quelques trucs sous le coude, stay tuned.


mercredi 21 mai 2014

comme tous les ans...

Comme tous les ans, la fête des mères remplit nos journées. 
D'année en année, je vois les enfants changer, dans ce qu'ils veulent dire à leur maman, dans l'attention qu'ils portent à ce qu'ils font.  Ils lui disent toujours autant de t'aime et ils en profitent toujours pour caser un truc du genre "j'aimerais bien aller à Disneyland avec toi," ou bien "j'aimerais bien avoir un VTT pour mon anniversaire", bref ils ne perdent pas le nord.  Les mamans sont toujours les championnes du ménage, des gâteaux et des câlins.  Mais ils ne veulent pas passer trop de temps, ils n'aiment pas que je leur fasse recommencer, ils s'en fichent si c'est plein de fautes, si c'est mal écrit.  C'est ennuyant non?
C'est ainsi.


Un élève de Cp m'a demandé: "Et toi, tes enfants, ils t'écrivent des cartes?".   
J'ai répondu que oui, ils m'en ont écrit, de très belles, mais que maintenant,ils ont presque 20, 16 et 14 ans alors....


Alors....   Tout d'un coup j'ai réalisé que pour moi, cette fête des mamans, c'était devenu la célébration du vide.  Non ils ne m'écrivent plus rien, ils ne me disent plus rien de spécial ce jour-là.  Je suis devenu une maman de grands enfants.

Je suis un peu envieuse de ces mamans qui recevront dimanche la super-carte-sac-à-main qui contient le message croustillant habituel et le magnifique collier en plastique dingue.   



mercredi 16 avril 2014

happy!

Il fallait bien que je ressorte ce livre cette année.  L'interprétation de l'an passé était assez éloignée de l'original.  Cette année, j'ai voulu rester dans la craie grasse à tout prix.  L'encre a été une belle catastrophe, tantôt trop claire, tantôt si foncée qu'il a fallu la rincer sous le robinet pour voir apparaitre le poisson.

Mais alors là, je dois dire que j'aime beaucoup ces poissons avec leurs expressions  (vous savez, comme dans le livre). 
  
Et comme dans tous les billets de ce blog, vous ne verrez que les chefs d'oeuvres, sans les étapes et les frustrations  (de maitresse)...:  des yeux, un nez et une bouche de face, des poissons plus petits qu'une pièce de 10 centimes, des poissons avec des pattes (des pattes!!!!)  , des poissons collés dans un coin de la feuille  (plus de place pour la tête...), des poissons gribouillis, et une litanie de "JE SAIS PAS FAIRE LES POISSOOOooonnns",  "TU PEUX ME LE FAIIIIIIIIiiiiirre"   , des scènes sous-marines avec des milliers de poissons  (Maitresse a dit 1 seul GROS poisson).

Aaah.  Fini.  

Et nous voilà à l'aube du dernier trimestre.    







mercredi 2 avril 2014

plus tard

Ce matin pendant l'atelier d'écriture qui nous donne tant de mal, la rédactrice de "bavard", texte publié sur ce blog, me remet sa dernière mouture.  
Que je vous livre sans détour, et sans correction.

La même qui écrivait la semaine dernière que le bavardage énervait la maîtresse m'avoue ainsi que c'est le métier de ses rêves.

Que pourrais-je lui répondre...
Tu sais,être maîtresse, je n'en avais jamais rêvé quand j'étais petite.  Bien sûr, on jouait avec ma copine, il y avait des peluches assises, des mauvais élèves toujours punis, des élèves modèles, des corrections imaginaires, les premiers tableaux velledas sur la porte de nos chambres.  Et puis je suis devenue maîtresse, et j'aime bien ça.

J'ai souvent l'impression, encore aujourd'hui, de jouer à la maîtresse. Vous ne le voyez pas? J'enfile mon costume le matin, j'emporte mon cartable (souvent vide) pour faire plus vrai. Je sors mon stylo rouge.  J'adore écrire au tableau, comme vous.


Je surjoue la colère, les compliments, les encouragements, je fais semblant de ne pas voir certaines petites bêtises pour ne pas en faire tout un plat, voyons, n'était-ce pas hier que j'étais à votre place?   
J'aime bien vous retrouver chaque jour, j'aime bien inventer pour vous, raconter des histoires, vous parler en anglais.  J'aime bien penser à l'année suivante avant même la fin de celle en cours.
Mais c'est si dur aussi.
Parfois, je ne sais pas comment résoudre les petits et grands soucis de la classe.  Je cogite toute la nuit!  Souvent j'ai envie de baisser les bras, d'être méchante, de vous secouer, de vous dire que je ne vous supporte plus, j'ai envie de tourner les talons, de lever le menton d'un air hautain et de vous dire "puisque c'est comme ça, je m'en vais".
Et puis un petit bouquet de pâquerettes tout froissé arrive sur mon bureau, et on repart.

En tout cas, je dois pas trop mal réussir comme maitresse à tes yeux, pour te donner envie de faire ce métier.



vendredi 21 mars 2014

Bavard


L'atelier d'écriture apporte toujours son lot de surprises.  Bien sûr, il y aussi son lot de déception.  Mais je n'en parlerai pas ici.   Ce blog porte un nom que j'ai voulu optimiste.   
 Moi qui peine à me lancer dans le MOOC suggéré par ma cousine Catherine, un atelier d'écriture en ligne, certains élèves de ma classe savent de quoi parler, eux.

Je vous laisse donc avec cette petite lecture du weekend, peu retouchée, qui résume assez bien la réalité de la classe, tellement vraie, tellement bien vue.  Je voudrais tellement être de leur côté à eux, avec cette liberté de "bavarder" au lieu d'être la méchante maitresse que ça énerve.

A méditer.

vendredi 14 mars 2014

Les 100 jours d'école ou les bonbons de Dimitri

Back to basics.
On s'est décidé en début d'année, avec mes collègues de cycle 2 et de CLIS de compter les jours d'école et de faire une fête quand on sera arrivé à 100.  Je vous passe tout l'intérêt pédagogique d'une telle activité, mais sachez qu'il est multiple.  C'est un truc qui se fait couramment aux Etats-Unis, alors nous on fait pareil.
Ça n'a pas toujours été simple.  On était parfois décalés dans nos classes, parfois on oubliait de rajouter une paille dans le bocal, ces pailles qu'on entoure avec des élastiques dés qu'on en a 10.


On déballe une ENORME collection!
Pour que le nombre 100 soit visualisé, nous avions demandé aux enfants d'apporter à l'école après les vacances une collection de 100 objets, comme dans un album qu'on leur a lu.    

Et puis le 100ème jour d'école est arrivé, c'était jeudi cette semaine. 
Et les collections aussi sont arrivées.  Des tas de collections.  Des minuscules collections  (plomb de pêche, grains de riz, mines de crayons, perles Hama), des moyennes collections  (légos, nouilles, noisettes, bouchons, billes, timbres, fèves etc) et d'énormes collections  (briques, galets, tuiles).
Ouh la la le bric-à-brac....
Il y avait aussi des collections d'objets identiques, et d'autres d'objets en séries de 10, et d'autres, oh BOY, d'autres qui ressemblaient au contenu d'un placard à chaussures ou d'un tas de gravas du jardin.
Pour tout dire...là je n'ai pas recompté.  Allez, à la louche, il y a 100 objets.

Il y avait des collections incomplètes qu'il a fallu compléter avec d'autres objets trouvés en classe, d'autres qu'il fallait contenir car elles roulaient partout (les billes, les perles, les plombs de pêche), et, au milieu de tout ça est arrivée la collection de 100 bonbons du mariage des parents de Dimitri.   Un petit sac bien fermé, avec "108 bonbons dedans, c'est ma maman qui me l'a dit".  
La question qui le préoccupait, c'était ce qu'on allait faire des 8 bonbons en trop.  Je me doutais bien de ce qu'il avait envie d'entendre.  Je n'ai rien dit.
 
En bas à droite, les pois chiches sauveurs.



Comme à tous les autres, je lui ai demandé de former des dizaines sur une feuille, et de m'appeler quand il aurait fini pour que je puisse prendre la photo.  Le moment venu, nous avons recompté les dizaines, et avant d'arriver au bout et alors qu'il était évident qu'il en manquait, il me regarde avec un air coupable et me dit:  oups je crois que j'ai mangé la dernière dizaine.   Ses petits doigts tout collants, les bonbons restant tout poisseux, il me demande:  "Qu'est-ce qu'on va faire maintenant?" .  La collection fut sauvée par l'ajout de pois chiches. Les pois chiches, ils n'avaient pas été mangés, eux.

Et voilà le travail!   



mardi 11 mars 2014

Là-bas et bientôt ailleurs

C'est drôle de retrouver mon sketchbook, numérisé.  Ça m'a fait un petit pincement de coeur.
Voilà, la boucle est bouclée, mais le voyage ne fait que commencer pour le petit carnet à la baleine.  Il part en tournée!

Pour le feuilleter de nouveau, rendez vous ici.



mardi 25 février 2014

la traversée


Sans le vouloir, je crois que c'est moi sur ce dessin.  C'est moi qui traîne derrière moi un chariot entier de regrets.
Non je ne serai jamais illustratrice.  Le chemin qui mène à l'illustration doit se prendre très tôt, pas à 43 ans, mariée, 3 enfants, un job très prenant qui apporte quand même quelques petits bonheurs (cf ce blog).  
J'avais promis d'essayer.  Promis à moi-même et mon grand frère Remi.
J'ai parcouru des tas d'articles et de blogs et de sites qui ne font que décourager. C'est un milieu très fermé ou le talent doit être immense.  Un parcours du combattant peuplé de jeunes artistes très prometteurs. 
Je ne me sens pas capable d'aller sonner aux portes, de me vendre car je n'ai pas grand chose à montrer.  Je ne suis pas née avec cette hargne, je n'ai pas le temps, ni le tempérament à encaisser des refus. Je ne suis pas assez solide pour ça.  Personne ici ne me pousse dans cette voie.  Je n'aime pas me mettre en avant, je n'aime pas parler de moi, je ne veux pas qu'on pense de moi que je me crois fortiche.   

C'est pas grave.   Je ne serai jamais qu'une instit!